Enfant, on m ’avait parlé d ’un lieu où on pouvait tout trouver
On m ’avait promis la lune ou quelques objets éblouissants qu ’on irait chercher aux « Puces ». Ce nom évoquant un lieu sale et mal famé, je ne l ’aimais pas et m’empressai d ’oublier a la fois les promesses et l ’endroit.
Quelques années plus tard, nous partions mon amie de coeur et moi armées de quelques nippes que nous n ’aimions plus et posions nos fesses à même le sol derrière notre déballage de fortune dans l ’espoir de récolter quelques menue monnaie pour financer nos envies de voyages.
Quelques années plus tard, nous partions mon amie de coeur et moi armées de quelques nippes que nous n ’aimions plus et posions nos fesses à même le sol derrière notre déballage de fortune dans l ’espoir de récolter quelques menue monnaie pour financer nos envies de voyages.
Les pionniers bien involontaires de l ’Aventure, on les appelait « les pêcheurs de lune ». Ils triaient les contenus des poubelles et récupéraient des trésors qu ’ils revendaient à la sauvette. Chassés de Paris à la fin du XIX sicèle, ils se réfugièrent sur les contreforts extérieurs de la ville. Les plus entrepreneurs de ces chiffonniers se mirent à leur compte et ouvrirent boutique avec pigon sur rue. Les Puces ont migré peu à peu aux points cardinaux de la périphérie de Paris : puces, de Montreuil, à la Porte de Vanves, au Kremlin-Bicètre ; mais « les Puces », les vraies, celles qui jouissent d ’une renommée internationale forment congrégation aux confins de Paris et Saint-Ouen
Les premiers abords sont décevants : le mouvement spontané des chiffonniers a été récupéré à des fins très commerciales et pas des plus raffinées : peut-on se réjouir de rapporter à prix fort un T shirt souvenir de Paris ou d ’ailleurs…
Nous empruntons au hasard une étroite ruelle qui prend à droite de la rue des Rosiers : bordée de petites boutiques, elle porte le nom de Marché Vernaison, bien connu des amateurs de beaux objets, et y retrouvons avec plaisir l ’atmosphère sympathique de bric à brac originelle. On fouine à l ’envie, on prend le temps de contempler rien que pour le plaisir, on éprouve la patience des vendeurs de brocante et d ’antiquités. Des échanges de conversation s ’établissent : Est-on entré pour acheter ou pour faire la causette… il fait chaud sous les toits de tôles ondulées et la poussière réveille les allergies. On repart un peu plus loin, on recommence, on tourne on retourne au gré des allées brûlantes sous le soleil de plomb.
Le progrès s ’est emparé des lieux : d ’anciens entrepôts ont été rachetés, réaménagés et équipés de climatisation favorisant le commerce et offrant sans aucun doute des négociations plus détendues, sans que l ’esprit de l ’aventure ne soit devenu trop policé.
D’emblée nous entrons dans un palais où un bal est donné.Un couple exécute de savantes figures sur un air de flamenco
Les trouvailles se nichent dans la verdure
Les arcs métalliques épousent très correctement les arabesques des meubles exotiques, syriens en l ’occurrence
Nous apprenons seulement maintenant que le « Festival des Puces » a lieu ce week-end
Nous avons regagné le cadre traditionnel des puces et avons pris place à la terrasse du café du coin pour regarder passer la fanfare. Le pavillon du trombone brille de mille feux, aussi fascinant que dans mon esprit d ’enfant
Exténués par la chaleur et la station debout prolongée depuis des heures déjà, nous avons pourtant décidé de reprendre la route en direction du marché Biron
qui semble draguer aujourd ’hui une clientèle record
Un groupe de musiciens s ’est spontanément constitué ; ils jouent du Django.
Et juste en face
La fête continue
Dans la caverne d ’Ali Baba
Nous sommes envoûtés, éblouis. Il nous est difficile de trouver l ’issue
Pistol n ’en peut plus
L ’atrium nous offre généreusement quelques bienfaits hydrothérapiques

L ’atrium nous offre généreusement quelques bienfaits hydrothérapiques
Le grincement des rideaux métalliquent nous ramènent à la réalité
Notre parcours en sens inverse en direction du métro me rappelle nos retours de la fête foraine quand enfants, nous marchions d ’un pas léger chargés d ’images plein la tête