13/06/2010
La mer aujourd ’hui agitée, interprête avec justesse les incertitudes du temps
Debout sur le quai du port de plaisance, le technicien laisse les dernières recommandations d ’usage, avant de nous confier la charge de notre petite embarcation.
Allen capitaine du jour sait parfaitement déjouer les subtilités de la nature. Sportivement, mais sans encombre, nous fendons les vagues, libres comme l ’air, pour gagner Egmont Key
Un îlot aux reliefs presque chauves, signalé par un phare, a subi un moment la présence d ’ une centrale hydro-électrique.
Nous ancrons le bateau à quelques dizaines de mètres au large, et gagnons la berge à la nage. Quelqu ’un n ’a-t-il pas dit que la nature nous apprend à nager quand elle coule nos bateaux ?
Le soleil est parvenu à déchirer le voile de nuages, et l ’écume de la mer dissémine au petit bonheur, ses perles et ses cristaux.
Ce lieu chargé d ’histoire a d ’abord constitué le point de chute d ’un certain Comte d ’Egmont, de la Chambre des Communes irlandaise au XVIII siècle, avant de constituer pour les conquistadors une étape sur le chemin menant à Tampa. Le phare, édifié au début du XIX siècle est longtemps resté le seul sur la côte ouest de la Floride avant d ’atteindre les Keys. Endomagé à plusieurs reprises, il a été reconstruit pour tenir tête aux tempêtes les plus tumultueuses.
Egmont Key a été les théâtre d ’opérations militaires : il a été utilisé comme lieu de détention des Séminoles, puis occupé par les troupes des Etats du Sud lors de la Guerre de Cécession.
L ’îlot classé réserve naturelle depuis 1974, a depuis lors été revendiqué par les plaisanciers curieux de visiter les ruines de Fort Dade, une relique de la guerre hispano américaine, progressivement détruite par les ouragans successifs
Le soleil nous assomme de son ardeur et augure de turbulents contrecoups
Un halo vaporeux couvre le camaieu paradisiaque de bleus.
Une ombre prédatrice, pesante masse, s ’infiltre et fait tache comme une malédiction ; elle s ’interpose et occulte « notre île ».
Dans la soirée, un petit bateau assoupi, presqu ’un jouet,..
Puissent quelques pas le long d ’une plage éclairée par la lune, nous permettre d ’oublier la menace.
Magie furtive des enseignes lumineuses…
A quelques heures de vol, d ’une côte à l ’autre de l ’Atlantique, me voici de retour chez moi
voici Paris-Ménilmontant.
Je ne manque pas de saluer la Mère-Lachaise, ma voisine préférée.
Les cours de la cité des artistes dégorgent de fleurs.
Les murs sont couverts de glycine en cascades
Je presse le pas : je suis attendue…